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  • samedi 8 novembre 2014

    La prêle - Equisetum spp.

    LES prêles, qui forment le genre botanique Equisetum, sont des herbacées vivaces toutes particulières, puisque elles sont apparues sous leurs premières formes il y a environ 300 millions d'années, avant l'apparition des premiers grands arbres. Les espèces de l'époque mesuraient plusieurs dizaines de mètres.

    La prêle ne produit ni fleurs, ni graines, mais se reproduit par dissémination de spores. Au printemps, la plupart des espèces poussent d'abord sous forme de tige fertile, non-ramifiée, terminée par une sorte d'épi (le sporangiophore) qui produit les spores. Puis, en été, cette tige est remplacée par une tige stérile chlorophylienne, plus ou moins ramifiée, portant de minuscules "feuilles" en forme de dents au niveau des nœuds et grâce à laquelle les rhizomes peuvent croître. En agriculture, le sarclage destiné à éliminer les "mauvaises herbes" a tendance à favoriser la multiplication de la prêle par division de ses rhizomes, la rendant de plus en plus présente, d'autant qu'elle est assez résistante aux herbicides chimiques.

    Tige fertile et tiges stériles de la prêle des champs

    Sur le terrain de la Cadette, l'un des premiers lieux d'expérimentation de La Graine Indocile, la prêle des champs, Equisetum arvense, est très présente.
    Lorsque nous avons débuté sur ce terrain en janvier 2011, notre première préoccupation a été d'y trouver de l'eau. Nous sommes donc initiés à la sourcellerie à l'aide de baguettes de cuivre et avons déterminé deux zones distinctes sous lesquelles la nappe se trouvait le plus proche de la surface (entre 5 et 7m de profondeur).
    Au printemps, ces deux zones indiquées par les baguettes se sont couvertes de prêle !

    Quant au jardin du Grand Jas, c'est la grande prêle, Equisetum telmateia, qui y a élu domicile. Là aussi, elle est très nettement concentrée auprès des sources et dans les parties inondables du terrain.

    Bref, aucun doute, la prêle indique assez précisément les zones très humides !

    Grande prêle

    Riche en silice, en potassium et en calcium, la prêle est consommée en jus, en poudre ou en décoction comme reminéralisant pour le soin des os, des tendons, du cartilage, des ongles, des cheveux et de la peau. À nouveau grâce à la silice qu'elle contient, on peut utiliser la plante directement pour récurer les casseroles et ustensiles en étain.
    La prêle contient aussi du fer, du magnésium, du potassium, du sodium... Elle est tonifiante, antalgique, cicatrisante et antiseptique.
    Comestible, la tige principale peut être blanchie quelques secondes et consommée comme légume. Nous préférons cependant la tige fertile, beaucoup plus tendre que la stérile.

    La prêle des marais, Equisetum palustre, contient en relativement grande quantité diverses molécules toxiques pour le bétail comme pour les humains : nicotine, thiaminases, saponosides et alcaloïdes. D'ailleurs, pas si bête, le bétail n'en consomme habituellement pas. Les seuls cas d'intoxication connus sont survenus lorsque des bovins ou des chevaux parqués se sont goinfrés de prêle des marais, faute d'avoir autre chose à disposition. Plusieurs clés d'identification permettent de ne pas se tromper, mais n'ayant jamais eu de prêle des marais entre les mains, nous préférons vous laisser étudier la chose par vous-mêmes.
    En réalité, les mêmes molécules toxiques sont présentes à l'état de traces chez toutes les autres espèces et certains cas d'empoisonnement de bétail ont pu être attribués à la prêle des champs, Equisetum arvense, mais il s'agit encore une fois de consommation en très grande quantité... et crue, car la nicotine et les thiaminases sont détruites à la cuisson !
    Par précaution, nous vous conseillons donc de ne pas consommer la prêle des marais et de ne pas non plus manger des pleins saladiers des autres espèces, même cuites, surtout parce que leur forte teneur en silice peut causer la formation de calculs rénaux. Mais n'hésitez surtout pas à déguster quelques tiges fertiles de temps à autre, bouillies ou vapeur... Elles ont un goût de chou-fleur !

    Grande prêle

    Au jardin, la décoction de prêle est connue pour ses vertus anti-fongiques et, en purin, elle a en plus les propriétés d'éloigner pucerons et acariens et de renforcer les plantations. Nous en parlions ici.
    Il est aussi très efficace de pailler directement avec la prêle fraîche.

    Et pour ne rien gâcher, la grande prêle forme en été des touffes vert vif et très denses qui sont du plus bel effet au jardin ! D'autant qu'elle s'aventure assez peu dans les zones cultivées, décompactées et bien paillées.

    Alors, où est le problème ?

    En lien avec cet article :
    Des mauvaises herbes ?

    6 commentaires:

    1. Bonjour. Votre blog est très sympa et je vous suis sur YouTube. Merci beaucoup pour tout ce que vous faites.
      J'ai du prêle sur mon terrain je souhaiterais savoir s'il est possible de le faire pousser à un endroit choisi.

      Merci

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    2. Désolé j'ai oublié de signer... Moi c'est niko

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      1. Merci pour tes encouragements !
        Des morceaux de rhizomes de prêle peuvent repartir très facilement si le sol est assez humide. Elle est parfois implantée en bordure de bassin.
        Les rhizomes sont des tiges souterraines qui tracent horizontalement. Ils peuvent être assez profonds, il faut donc creuser un peu.

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    3. Peut on semer de la prêle des champs ?
      Si oui où acheter des graines ?
      Merci

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      1. Bonjour,
        pour multiplier les prêles, le plus simple est de sortir les rhizomes de terre et de les transplanter.

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    4. Bonjour, j'ai entendu pas mal de mises en garde pour la prêle des marais, et d'éloges de la prêle des champs... Mais avez vous une astuce pour les reconnaitre?
      Merci d'avance :-)
      Chloé

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