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  • lundi 22 septembre 2014

    Petit manifeste... radical ?

    Graine Sans Pesticides


    DEPUIS sa création en 2009, La Graine Indocile encourage une agriculture et un jardinage dits "naturels"...



    ... SANS FONGICIDES...

    Les fongicides sont des produits largement utilisés en agriculture et au jardin, qui ont pour but de protéger les cultures des champignons pathogènes (oïdium, mildiou, tavelure, etc.).

    L'inconvénient de ces traitements, même ceux utilisés en agriculture biologique (bouillie bordelaise...), c'est qu'ils détruisent sans distinction tous les champignons présents dans le sol (mycélium), dont la très grande majorité sont bénéfiques.

    Les champignons sont à la base de chaîne alimentaire de la faune souterraine, mais leur rôle est aussi primordial pour la fabrication de l'humus car ils sont les seuls à pouvoir dégrader la lignine. Ils décomposent également la cellulose et les matières azotées. Le mycélium constitue une sorte d'éponge très ramifiée qui permet un bon maintien du sol et une bonne rétention d'eau. Certains mycéliums vivent en symbiose nutritionnelle avec les racines des plantes et constituent des voies de communication extraordinaires entre les plantes elles-mêmes, leur permettant de mieux réagir aux maladies et autres agressions.

    Nous avons fait le choix de cultiver sans fongicides, car nous pensons qu'ils nous apporteraient plus de problèmes que de solutions.



    ... SANS HERBICIDES...

    Les herbicides sont des produits largement utilisés en agriculture et au jardin, qui ont pour but de détruire les plantes sauvages, souvent considérées comme de "mauvaises herbes" qui nuisent à la culture.

    L'inconvénient de ces traitements, c'est qu'ils perturbent gravement les êtres vivant dans le sol, sont lessivés dans les rivières et les nappes phréatiques, empoisonnent la faune aquatique, et laissent des résidus nocifs pour la santé dans les récoltes.

    De plus, les herbes visées ont généralement un rôle de couvre-sol : elles protègent la terre du soleil, des pluies battantes et du vent, et limitent l'évaporation. Les racines de certaines d'entre elles pénètrent profondément dans le sol pour extraire des nutriments difficilement accessibles et, en mourant, toute la matière organique ainsi produite se décompose en surface et redistribue ces éléments à nos cultures... D'ailleurs, selon la formule de l'écrivain états-unien Ralph Waldo Emerson, qu'est ce qu'une mauvaise herbe sinon une plante dont on n'a pas encore découvert les vertus ? Comestibles, médicinales, mellifères, compagnes, épuratrices... les qualités de chaque espèce sont multiples et passionnantes à découvrir !

    Nous avons fait le choix de cultiver sans herbicides, car nous pensons qu'ils nous apporteraient plus de problèmes que de solutions.



    ... SANS INSECTICIDES...

    Les insecticides sont des produits largement utilisés en agriculture, qui ont pour but de protéger les plantes des attaques d'insectes.

    L'inconvénient de ces traitements, même ceux utilisés en agriculture biologique (pyrèthre...) ou certains remèdes de grand-mère, c'est qu'ils détruisent aussi des insectes bénéfiques aux plantes : le pyrèthre lessivé dans les nappes et les rivières empoisonne aussi la faune aquatique.
    Les plus grands prédateurs des insectes sont d'autres insectes (comme la coccinelle pour le puceron). Il y a aussi des insectes mangeurs de limaces, des insectes pollinisateurs, décomposeurs, fertiliseurs, aérateurs, etc., etc. Nous constatons que plus la biodiversité s'enrichit, plus les espèces se régulent les unes les autres et moins il y a de chances qu'un insecte ne devienne un "ravageur".

    Nous avons fait le choix de cultiver sans insecticides, car nous pensons qu'ils nous apporteraient plus de problèmes que de solutions.



    ... SANS ENGRAIS MINÉRAUX OU DE SYNTHÈSE...

    Les engrais (N: azote, P: phosphore, K: potassium) sont des produits largement utilisés en agriculture et au jardin, qui ont pour but d'augmenter la production.

    L'inconvénient des engrais, qu'ils soient de synthèse, minéraux ou organiques, et même ceux qui sont utilisables en agriculture biologique, c'est qu'ils augmentent les besoins en eau des plantes, et qu'une trop grande quantité d'azote accroît la sensibilité aux maladies et aux insectes suceurs de sève.
    De plus, les consommations excessives d'engrais polluent nos eaux en nitrates (voire en phosphates, métaux lourds, etc.), détruisent la biodiversité aquatique (eutrophisation), participent au réchauffement climatique (émission d'oxyde d'azote)... Et la plupart de ces produits (tout comme les pesticides évoqués plus haut) sont transformés, conditionnés et transportés sur de longues distance, avec l'impact environnemental que cela implique, et que tout cela fait la fortune de grandes entreprises que nous préférons boycotter.

    Rappelons-nous que les sols les plus riches sont les sols forestiers où jamais aucun engrais n'a été introduit, les plantes produisant une grande partie de tout ce dont la terre a besoin. Pourquoi acheter ce que la nature peut faire elle-même ?

    Nous avons fait le choix de cultiver sans engrais minéraux ou de synthèse, car nous pensons qu'ils nous apporteraient plus de problèmes que de solutions.



    ... ET SANS LABOUR

    Le labour est une pratique largement utilisée en agriculture et au jardin, qui a pour but de décompacter le sol avant de le cultiver.

    L'inconvénient du labour, c'est qu'il fait disparaitre la couche d'humus, qu'il expose le sol à l'érosion, au soleil qui le brûle et le déshydrate, aux pluies battantes qui le tassent et au gel. Il perturbe gravement la vie souterraine (vers de terre, champignons, bactéries...) qui passe son temps à enrichir et à décompacter le sol. Les labours rendent ainsi la terre toujours plus dépendante des engrais (et du labour !).

    Nous avons fait le choix de cultiver sans labour, car nous pensons qu'il nous apporterait plus de problèmes que de solutions.



    EN CONCLUSION

    Graine Non-Agir
    Depuis que l'agriculture utilise toutes ces méthodes à grande échelle, il y a de plus en plus d'insectes "nuisibles", les plantes sont de plus en plus sensibles aux maladies, les sols demandent de plus en plus d'engrais, les herbes résistent de mieux en mieux aux désherbants et les labours se font de plus en plus profondément. Est-ce vraiment une réussite ?

    Le mode de culture que nous prônons n'est possible qu'en pratiquant la polyculture. Une monoculture épuise les sols et rend les plantes plus vulnérables aux invasions d'insectes et à la propagation des maladies.
    Une autre méthode qui rejoint la polyculture est l'usage d'engrais verts (légumineuses, phacélie, moutarde...) qui enrichissent le sol et entrent en compétition avec des plantes sauvages trop gênantes et, en cas de besoin, la confection de purins de plantes stimulantes ou protectrices pour les cultures (orties, prêles, mélange d'herbes...).
    Pour enrichir nos zones de culture les premières années, nous utilisons au maximum les ressources disponibles sur place, tonte d'herbe fraîche, déchets de cuisine et fientes de poules ou, parfois, un peu de fumier du voisinage. Ou bien nous fabriquons du compost à chaud, à base de paille, d'herbe fraîche et de fumier.
    L'objectif étant que nos jardins atteignent une autonomie complète, sans jamais avoir recours aux vendeurs de produits "phytosanitaires".

    Notre façon de cultiver est parfois perçue comme radicale, voire extrémiste, mais nous ne sommes pas vraiment de cet avis. D'ailleurs, n'est-ce pas extrême de détruire tous les champignons parce qu'un seul nous dérange ? De tuer tous les insectes parce qu'une seule espèce importune nos plantes ? De détruire les terres pour augmenter les rendements à court terme ? De polluer les eaux et la nourriture pour se donner l'impression de vaincre quelques herbes et de contrôler la nature ?

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