Sur les terrains de La Graine, le chiendent, le rumex ou la cardère sont tout aussi bienvenus que n'importe quelle autre plante. Nous estimons que chacune d'elles pousse pour une bonne raison et que, quoiqu'il arrive, elle nourrit le sol à un moment donné. Elle est un élément de plus dans l'écosystème, pour plus de biodiversité et un meilleur équilibre. Elle participe au processus de succession naturelle qui, inlassablement, transforme le moindre champ labouré, la moindre prairie surpâturée en forêt riche de vie.
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Le jardin du Grand Jas, entre un maraîcher conventionnel et une prairie pour le foin. |
Au printemps, certains de nos visiteurs peuvent être surpris que nous ne menions pas un combat acharné et perdu d'avance contre le chiendent ou la prêle. Effectivement, sous notre climat, ces espèces peuvent être envahissantes ; mais elles le sont sur certains sols, exposés à une certaine quantité de soleil et d'eau, et surtout à une certaine étape de la succession écologique : en effet lorsqu'un terrain évolue à sa guise, des arbres poussent, de plus en plus d'humus se forme, le sol devient plus léger, son pH plus neutre, l'exposition change, l'humidité aussi, etc., etc., et les plantes qui envahissaient tout disparaissent d'elles-mêmes !
La nature ne fait pas grand chose par hasard, et si une plante sauvage pousse à tel endroit, c'est qu'elle prépare le terrain pour l'étape suivante. Un sol compacté verra proliférer des plantes qui justement le décompacteront, comme le trèfle blanc, le plantain ou la carotte. Un sol trop riche en azote accueillera la chicorée, les géraniums, la moutarde ou la renouée des oiseaux, des plantes gourmandes en azote. Un sol détruit à l'herbicide verra pousser l'amarante, coriace et dépolluante...
Lorsque nous donnons une formation sur les purins et autres décoctions, nous utilisons bien sûr la prêle et l'ortie, célèbres pour cet usage, mais nous fabriquons aussi un purin d'herbes : chiendent, mélilot, oseille, cardère, luzerne, cerfeuil, folle-avoine, etc., etc., les nombreuses espèces qui peuplent le jardin du Grand Jas sont fauchées puis mises à fermenter ensemble pour être ensuite utilisées en arrosage. Car encore une fois, les plantes qui poussent spontanément chez nous sont les mieux adaptées à notre sol ainsi qu'à la faune et à la microflore qui s'y développe ; en toute logique, leurs vertus sont donc forcément bénéfiques pour nos cultures !
Ainsi, nous sommes reconnaissants envers chaque "mauvaise herbe invasive" pour l'énorme travail qu'elle accomplit : pour la matière organique fournie, pour ses racines qui maintiennent et aèrent la terre, pour les nutriments qu'elle capte dans l'air ou dans les profondeurs du sol, mais aussi pour sa comestibilité ou ses propriétés médicinales et pour la faune qu'elle nourrit et qu'elle abrite. |
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