BEAUCOUP de jardiniers vous diront qu'il y a des espèces nuisibles : les limaces et les punaises qui dévorent les cultures, les pucerons qui épuisent les plantes, les oiseaux qui dérobent les fruits... Ils vous parleront aussi des espèces utiles ou auxiliaires, comme les coccinelles qui mangent les pucerons, les carabes qui se nourrissent d'œufs de limaces, etc.
En réalité ce n'est pas si simple, car s'il n'y a pas de puceron dans un jardin, jamais les coccinelles ne s'y installeront. Tous les prédateurs ont besoin de leurs proies pour survivre. Si l'on se débarrasse des espèces prétendument nuisibles dans un jardin, les prédateurs ne s’installeront pas et le jardin ne trouvera pas d'équilibre.
Dans les jardins de La Graine Indocile, nous ne tuons pas les espèces gênantes mais nous favorisons l'installation de leurs prédateurs. Par exemple, pour réguler les populations de limaces, il est possible de placer dans les cultures des tas de bois pour les carabes, des tas de pierres pour les orvets, des points d'eau pour les crapauds, des cachettes pour les hérissons, etc. Nous essayons toujours d’augmenter la biodiversité plutôt que d'éliminer des espèces.
Il est réducteur de classer les espèces de manière binaire, comme "utiles" ou "nuisibles", car tous les êtres d'un écosystème participent à l'équilibre et chaque être vivant, selon le point de vue, peut être considéré comme à la fois utile et nuisible.
En réalité ce n'est pas si simple, car s'il n'y a pas de puceron dans un jardin, jamais les coccinelles ne s'y installeront. Tous les prédateurs ont besoin de leurs proies pour survivre. Si l'on se débarrasse des espèces prétendument nuisibles dans un jardin, les prédateurs ne s’installeront pas et le jardin ne trouvera pas d'équilibre.
En bordure des cultures, l'oseille sauvage attire les pucerons, les fourmis qui les élèvent et les coccinelles qui les mangent. |
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Dans les jardins de La Graine Indocile, nous ne tuons pas les espèces gênantes mais nous favorisons l'installation de leurs prédateurs. Par exemple, pour réguler les populations de limaces, il est possible de placer dans les cultures des tas de bois pour les carabes, des tas de pierres pour les orvets, des points d'eau pour les crapauds, des cachettes pour les hérissons, etc. Nous essayons toujours d’augmenter la biodiversité plutôt que d'éliminer des espèces.
En été, l'orvet n'a pas de mal à se nourrir sur les planches de tomates... |
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Il est réducteur de classer les espèces de manière binaire, comme "utiles" ou "nuisibles", car tous les êtres d'un écosystème participent à l'équilibre et chaque être vivant, selon le point de vue, peut être considéré comme à la fois utile et nuisible.
Pour rester sur nos limaces, sachez qu'elles sont très utiles à la création d'humus par leur travail de décomposition de la matière organique et que, lorsqu'elles meurent, elles enrichissent le sol en azote et en phosphore.
Le geai des chênes, qui mange les cerises, est souvent considéré comme un nuisible. Pourtant cet oiseau est également un protecteur du cerisier car ils se nourrit d'insectes (chenilles, cicadelles...) qui deviendraient problématiques pour l'arbre en l'absence de prédateurs.
Les petite prunes aussi font le bonheur des geais. |
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À l'inverse, nous devons aussi accepter l'idée qu'une espèce dite "utile", lorsqu'elle est en surnombre et surprotégée, peut devenir un nuisible pour d'autres espèces. L'élevage intensif d'animaux utiles entraîne une concentration de déjections qui pollue les sols et les nappes phréatiques, ainsi que le surpâturage qui cause l'érosion des sols, leur compactage et un fort déclin de la biodiversité sur de très grandes surfaces.
Un exemple un peu moins populaire : l'abeille domestique Apis mellifera est perçue comme le meilleur des auxiliaires, ce qui en a fait une mascotte de l'écologie à sauvegarder en priorité. Son travail est effectivement colossal et extrêmement profitable aux plantes et aux humains, mais son élevage à outrance ne peut que déborder sur la niche d'autres pollinisateurs et donc nuire à ces derniers. Il semble que l'impact de l'apiculture sur les abeilles solitaires et sur les autres butineurs soit encore très mal connu, mais nous restons persuadés que de nombreuses espèces en nombre réduit valent bien mieux qu'une seule en surpopulation...
Histoire de vous la raconter au jardin, voici un peu de vocabulaire relationnel emprunté à l'excellent livre Le génie du sol vivant de Bernard Bertrand et Victor Renaud (Éditions de Terran) :
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Amensalisme : capacité d'une espèce à modérer le développement d'une autre. Ex : le chiendent peut empêcher les tomates de pousser correctement.
Antibiose : capacité d'une espèce à rendre une niche écologique invivable pour une autre espèce. Ex : le noyer produit de la juglone qui inhibe la germination des semences.
Commensalisme : association fortuite entre deux espèces sans bénéfice réciproque. Ex : la souris ou le moineau sont des commensaux pour l'homme.
Mutualisme : synergie (entraide) entre deux espèces. Ex : le geai déparasite le cerisier et en ressème les noyaux en échange de fruits.
Parasitisme : comportement d'une espèce vivant au dépens d'une autre. Ex : les puces sur un chien.
Symbiose : association durable et à avantages réciproques, entre espèces. Ex : les bactéries fixatrices d'azote et leurs plantes hôtes sont en symbiose.
Antibiose : capacité d'une espèce à rendre une niche écologique invivable pour une autre espèce. Ex : le noyer produit de la juglone qui inhibe la germination des semences.
Commensalisme : association fortuite entre deux espèces sans bénéfice réciproque. Ex : la souris ou le moineau sont des commensaux pour l'homme.
Mutualisme : synergie (entraide) entre deux espèces. Ex : le geai déparasite le cerisier et en ressème les noyaux en échange de fruits.
Parasitisme : comportement d'une espèce vivant au dépens d'une autre. Ex : les puces sur un chien.
Symbiose : association durable et à avantages réciproques, entre espèces. Ex : les bactéries fixatrices d'azote et leurs plantes hôtes sont en symbiose.
Le monde du vivant est extrêmement complexe et les interactions décrites ci-dessus sont innombrables ; elles s'entrecroisent, s'enchaînent les unes aux autres et sont bien mal connues pour la plupart. C'est pourquoi nos pratiques souvent trop interventionnistes nous causent parfois plus de problèmes qu'elles ne nous aident.
Un exemple très simple : l'utilisation de poisons pour éliminer les campagnols a tué un grand nombre de rapaces qui se sont nourris des rongeurs empoisonnés. C'est l'une des causes de l'augmentation des populations de campagnols.
Pourquoi ne pas changer notre regard sur les écosystèmes des jardins ? Remercions les pucerons de nourrir les coccinelles ! Prenons soin de chaque vie plutôt que de chercher à nous en débarrasser !
Grands prédateurs, les guêpes et les frelons servent aussi de repas aux grenouilles ! |
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Dans cette idée de jardinage avec les insectes plutôt que contre, nous vous conseillons deux ouvrages de l'entomologiste Vincent Albouy :
Les insectes, amis de nos jardins (Édisud) |
Jardinez avec les insectes (Éditions de Terran) |
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Qu'est-ce qu'on deviendrait sans "La Graine" !! Vos articles sont une source d'enrichissement et votre "pédagogie douce" fait beaucoup pour une bonne appréhension de notre environnement. Ici à Saint-Etienne, ville entourée de collines où la nature est très proche des habitations, les jardins ouvriers très nombreux, nous vivons au contact (symbiose ?) d'une multitude d'espèces. Lire vos articles me permet de compléter mes découvertes sur le terrain, lors des balades, et m'aide à mieux comprendre/analyser ce que je vois de manière assez globale, avec mes yeux de citadine. Merci !... Et chapeau pour les très belles photos.
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