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EN novembre 2015, nous avons pris une petite journée pour construire un hôtel à insectes dans le jardin de l'association. Un grand merci à Lison pour sa participation au chantier ! |
Un hôtel à insectes, c'est tout bonnement un concentré de nichoirs et de gîtes pour attirer une multitude d'espèces animales au jardin, prédateurs et pollinisateurs en particulier. De nombreux matériaux naturels sont intéressants à utiliser pour sa construction puisque, dans la nature, les insectes nidifient ou s'abritent dans tout et n'importe quoi : bois mort, tiges creuses, coquilles vides, terre, sable, pierres, feuilles, ciseaux... (ah non, pas ciseaux)
Pour tout dire, le jardin du Grand Jas est déjà un immense hôtel à bestioles à lui tout seul. De grands espaces y sont "sauvages" depuis plusieurs années, fournissant toutes sortes de nids et de cachettes à une faune grandissante.
Pour qui a suffisamment de place, il est facile "d'abandonner" quelques bouts de terrain aux hautes herbes, d'entreposer çà et là un tas de pierres, un tas de branches, un tronc pourrissant... Bon nombre d'animaux n'en demandent pas plus. Par conséquent, l'hôtel à insectes est plus intéressant dans les petits jardins, ou dans les jardins "tenus propres". Ceci dit, qui sait ? Peut-être notre hôtel attirera-t-il des espèces jusque là absentes... voire rarissimes (on peut rêver) ! |
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Quoiqu'il en soit, cela nous a déjà permis d'en apprendre un peu plus sur la macrofaune, d'en parler régulièrement avec nos visiteurs du dimanche, d'écrire le présent article... et nous en apprendrons encore davantage au printemps (si tout va bien), lorsque les nichoirs commenceront à se remplir.
QUELQUES CONSEILS DE BASE
Les dimensions et formes sont à l'appréciation de chacun. N'hésitez pas à vous faire plaisir de ce côté-là ! L'hôtel doit seulement être suffisamment profond (disons 15cm minimum).
Protéger de la pluie, bien sûr ! Dans notre cas, la structure peut suffire car les pans débordent pas mal et sont très inclinés, mais nous bricolerons peut-être des bardeaux en bois pour assurer le coup.
Isoler la construction de l'humidité du sol. Les hôtels sont souvent suspendus à un poteau ou contre un mur, ou encore posés sur des pierres plates. Le nôtre est posé sur des briques creuses empilées qui serviront elles-mêmes de refuges à bébêtes.
Installer l'hôtel à insectes en retrait des chemins passants, non seulement pour laisser les pensionnaires tranquilles, mais aussi pour qu'eux-mêmes ne soient pas trop dérangeants : ils peuvent être très nombreux à bourdonner devant les entrées !
QUELQUES CONSEILS DE BASE
Les dimensions et formes sont à l'appréciation de chacun. N'hésitez pas à vous faire plaisir de ce côté-là ! L'hôtel doit seulement être suffisamment profond (disons 15cm minimum).
Protéger de la pluie, bien sûr ! Dans notre cas, la structure peut suffire car les pans débordent pas mal et sont très inclinés, mais nous bricolerons peut-être des bardeaux en bois pour assurer le coup.
Isoler la construction de l'humidité du sol. Les hôtels sont souvent suspendus à un poteau ou contre un mur, ou encore posés sur des pierres plates. Le nôtre est posé sur des briques creuses empilées qui serviront elles-mêmes de refuges à bébêtes.
Orienter la façade autant que possible vers le sud-est,
pour que les habitants puissent se réchauffer dès les premiers rayons
du soleil et soient abrités des vents froids du Nord. Il faut donc
fermer la face arrière, par une planche ou tout autre chose : nous avons
fixé plusieurs brandes de bruyère en guise d'isolant et colmaté les
éléments creux (briques...) au terre-paille.
Installer l'hôtel à insectes en retrait des chemins passants, non seulement pour laisser les pensionnaires tranquilles, mais aussi pour qu'eux-mêmes ne soient pas trop dérangeants : ils peuvent être très nombreux à bourdonner devant les entrées !
LES NICHOIRS

1. un tas de branches
De nombreux coléoptères nidifient dans le bois mort et s'en nourrissent. D'autres, comme le précieux carabe mangeur de limaces, y trouvent simplement un refuge.
2. un tas de pierres
Quantité de prédateurs et de décomposeurs s'abritent dans les tas de pierres : lézards, carabes, perce-oreilles, mille-pattes, petits mammifères, etc.
3. un tas de paille
Tout comme les branchages et les pierres, la paille est un abri de choix pour une grande variété d'espèces. Les feuilles mortes, brindilles et herbes sèches sont tout aussi intéressantes.
4. un abri à forficules
Les forficules (ou perce-oreille) se nourrissent, entre autres, de pucerons et de psylles. Un
simple pot en terre cuite rempli de paille, placé le plus bas possible, leur
permettra de nicher.
Les bûches utilisées sont en bois dur pour qu'il ne gonfle pas avec l'humidité. Les trous peuvent être de tailles variées, entre 2 et 13mm, pour un maximum de diversité. Ils peuvent servir de refuge hivernal pour les coccinelles, mais ils attirent surtout les abeilles dites xylicoles, qui viennent y faire leurs nids (abeilles charpentières, osmies, anthidies...) et certaines guêpes solitaires (à la fois prédateurs et pollinisateurs).
6. un abri à chrysopes
Le chrysope est un vague cousin des coléoptères, muni de grandes ailes transparentes, dont la larve se nourrit de pucerons, cochenilles, etc. L'adulte est un pollinisateur qui a pour habitude de passer l'hiver dans des tas de bois, d'herbe sèche et de feuilles mortes.
L'abri à chrysopes est une boîte en bois remplie de paille, dont les ouvertures en façade sont de fines fentes horizontales. Bon, en l'occurrence, nos fentes ne sont pas fines du tout... Nous verrons bien si les chrysopes s'en accommodent... ou si cela attire tout autre chose !
Il est conseillé d'installer cette boîte à au moins 1,50m du sol.
7. des tiges creuses
9. des tiges à moelle
10. un pot rempli de sable compacté
11. un nichoir à bourdons
Le chrysope est un vague cousin des coléoptères, muni de grandes ailes transparentes, dont la larve se nourrit de pucerons, cochenilles, etc. L'adulte est un pollinisateur qui a pour habitude de passer l'hiver dans des tas de bois, d'herbe sèche et de feuilles mortes.
L'abri à chrysopes est une boîte en bois remplie de paille, dont les ouvertures en façade sont de fines fentes horizontales. Bon, en l'occurrence, nos fentes ne sont pas fines du tout... Nous verrons bien si les chrysopes s'en accommodent... ou si cela attire tout autre chose !
Il est conseillé d'installer cette boîte à au moins 1,50m du sol.
7. des tiges creuses
Certaines
abeilles (mégachiles) et guêpes (fouisseuses) sont dites caulicoles : elles
nidifient dans les tiges creuses, notamment fournies par les Graminées
(bambou, canne de Provence, etc.). Ces tiges peuvent aussi servir de
refuge et de nourriture à des animaux décomposeurs comme les cloportes et les
mille-pattes.
8. des capitules de cardères
Très
présente sur notre jardin, la cardère est une grande Astéracée dont les
fleurs se présentent sous la forme de gros capitules épineux. Nous ne
savons pas du tout qui cela attirera, mais ces boules d'épines entassées
ressemblent à un excellent refuge pour petites bestioles...
Les syrphes (pollinisateurs et prédateurs du puceron) et certains petits hyménoptères (Hylaeus spp., Ceratina spp...) sont dits rubicoles (qui habitent dans la ronce) : ils creusent leurs nids dans des tiges à moelle tendre comme celles du sureau, de la ronce ou du fusain.
Quelques espèces de guêpes (ammophiles) et d'abeilles (andrènes) nidifient dans le sable.
Les
bourdonnières sauvages sont généralement établies sous terre, dans
d'anciens terriers de rongeurs. Mais les bourdons peuvent aussi
s'installer dans des cabanes à oiseaux ou tout autre cavité naturelle ou
non. Pour fabriquer un nichoir sur mesure, il suffit d'une simple boîte
en bois remplie de paille et de terre, percée d'un trou de 1cm en
façade. Une planchette d'envol sous le trou est bienvenue. Idéalement,
ce nichoir est placé au sol ou sous terre, mais notre terrain
inondable ne nous le permet pas.
12. un tas d'écorces
Les écorces offrent à la fois de la nourriture pour les xylophages (coléoptères) et
les décomposeurs (mille-pattes, cloportes...), mais aussi de nombreux
recoins particulièrement protégés, pour permettre, par exemple, aux
coccinelles de passer l'hiver.
Celui-ci est fabriqué à partir d'un pot en terre cuite
bouché au terre-paille.
70% des abeilles solitaires sont terricoles.
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LES HABITANTS
Une vision très simpliste et en grande partie erronée du monde des invertébrés conduit bien souvent à voir toutes les limaces, chenilles, punaises, larves de coléoptères... bref, la plupart d'entre eux comme des vermines à éliminer, tandis que seules la coccinelle, l'abeille domestique et une poignée d'autres sont plutôt appréciés.
Pourtant, pour la bonne santé des cultures, des animaux d'élevage et de tout le jardin, rien n'est plus souhaitable qu'une grande biodiversité. Oiseaux, rongeurs, reptiles, insectes et autres petits invertébrés, tous ont de multiples rôles à jouer : polliniser ou protéger les cultures, enrichir et décompacter le sol, réguler ou nourrir d'autres espèces, semer des graines... Et finalement, peu importe leur utilité, leur allure ou leur réputation ; nous espérons seulement que cet hôtel en attirera un maximum !
LA VIDÉO
Éric et Sébastien de l'association
Provenceverte.tv ont réalisé le reportage que voici, lors de la construction de l'hôtel. Merci à eux !
Merci pour cet article. Je vais clairement m'en servir pour mon jardin.
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